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Points forts de l’événement parallèle de l’INTOSAI au Forum politique de haut niveau 2025

August 21, 2025

Le 21 juillet 2025, la Mission permanente du Royaume du Bhoutan auprès des Nations Unies a accueilli l’événement parallèle, co-organisé par le Secrétariat général de l’INTOSAI, la Présidence de l’INTOSAI, l’Initiative de développement de l’INTOSAI (IDI), le Comité de partage des connaissances de l’INTOSAI (KSC), l’ISC Bhoutan, la Mission permanente, et l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), en collaboration avec le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UN DESA).

Avec des audiences en personne et en ligne, les orateurs et les panélistes ont souligné le rôle vital des ISC dans le renforcement de la responsabilité du secteur public et dans la contribution au développement durable grâce à des audits de haute qualité et à fort impact. L’IDI et l’INTOSAI KSC ont profité de l’occasion de l’événement parallèle du HLPF pour lancer l’initiative des auditeurs des ISC sur les Initiative des auditeurs des ISC en matière de SDGCette initiative vise trois objectifs : développer les compétences des auditeurs des ISC, contribuer à la mise en œuvre des ODD et communiquer pour améliorer la visibilité des ISC.

Remarques préliminaires

Source : Journal de l’INTOSAI Journal de l’INTOSAI

Dasho Tashi, Auditeur général de l’ISC du Bhoutan, a souhaité la bienvenue aux participants et s’est dit honoré du rôle du Bhoutan en tant qu’hôte de l’événement. Il a souligné que la vision de l’IDI – des ISC indépendantes, crédibles et durables pour des sociétés meilleures et des vies améliorées – est étroitement liée au principe de ” ne laisser personne de côté ” (LNOB). Il a noté que depuis 2016, plus de 100 ISC ont contrôlé la préparation et la mise en œuvre des ODD. Enfin, il a appelé les ISC à ne pas se contenter d’évaluer les engagements des gouvernements, mais à les aider à réaliser les objectifs par le biais d’un retour d’information constructif et de recommandations, renforçant ainsi le rôle des institutions de contrôle dans la réalisation de sociétés meilleures et d’une vie meilleure.

M. Vital do Rêgo, ministre-président de l’ISC du Brésil (TCU) et président de l’INTOSAI, a souligné l’engagement de l’ISC en faveur de l’égalité des sexes, en mentionnant le développement de sa stratégie de contrôle de l’égalité des sexes, sa participation à l’initiative de l’IDI sur les contrôles de l’égalité de l’avenir (EFA) et l’obtention du Sceau de l’égalité des sexes pour les institutions publiques, décerné par le PNUD. Il a noté que les femmes occupent désormais 37 % des postes de direction au sein de la TCU, alors qu’elles représentent 25 % de l’ensemble de ses effectifs. Il a souligné le soutien de la TCU à l’audit coopératif sur la violence fondée sur le genre mené au sein de l’Organisation des ISC de la Communauté des pays de langue portugaise (OISC-CPLP). Il a décrit la collaboration avec l’Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) pour évaluer l’impact des dépenses publiques sur la réduction de la pauvreté, en tenant compte des multiples dimensions de la pauvreté. Il a également présenté l’utilisation par l’UTC de la technologie et de l’intelligence artificielle – par le biais d’outils tels que ChatTCU et LabContas – afin d’améliorer l’efficacité de l’audit. En conclusion, M. do Rêgo a souligné l’importance d’ISC fortes, compétentes et indépendantes, ainsi que la valeur de la collaboration, pour faire progresser les ODD.

M. Ronald Roedl, Directeur général de l’ISC d’Autriche et représentant du Secrétariat général de l’INTOSAI, a reconnu que les progrès réalisés à l’échelle mondiale dans le cadre des ODD ne sont pas à la hauteur et a souligné le rôle essentiel des ISC dans le renforcement de la responsabilité nationale, la fourniture d’informations précieuses sur les progrès réalisés au niveau national dans le cadre des ODD et la contribution à la confiance du public. Il a mentionné l’importance du lancement de l’initiative de l’auditeur des ODD de l’ISC au cours de l’événement. Il a souligné les efforts de l’INTOSAI pour soutenir les ISC dans l’audit des ODD et pour encourager le dialogue mondial entre la communauté de l’INTOSAI et les principales parties prenantes, y compris le symposium INTOSAI-ONU, les événements parallèles de l’INTOSAI au HLPF, et d’autres conférences. Il a souligné que les capacités et les compétences développées par les ISC resteront pertinentes au-delà de 2030 et a appelé à la poursuite du dialogue stratégique sur le développement des compétences.

Conversation informelle : Développer les auditeurs des ISC sur les ODD afin d’améliorer la valeur de l’audit pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030

Source : Journal de l’INTOSAI Journal de l’INTOSAI

Lors de la conversation informelle, Mme Archana Shirsat, directrice générale adjointe de l’IDI, et Mme Shefali Andaleeb, directrice générale des relations internationales de l’ISC d’Inde et représentante de la Commission de contrôle de l’INTOSAI, ont discuté du développement des compétences des auditeurs de l’ISC en matière d’audit des ODD.

Mme Shirsat a fait le point sur le chemin parcouru depuis 2016 pour soutenir les ISC dans l’audit de la préparation et de la mise en œuvre des ODD, en soulignant l’importance d’adopter une approche pangouvernementale, d’adhérer aux normes internationales des ISC (ISSAI) et d’établir des partenariats avec des parties prenantes clés telles que le KSC, le DAES de l’ONU et l’OMS. Elle a lancé l Initiative de l’auditeur des ISC en matière d’objectifs de développement durableavec trois résultats : La compétence des auditeurs, la contribution à la mise en œuvre des ODD et la communication pour améliorer la visibilité des ISC. Alors que les efforts précédents se sont concentrés sur les audits, cette initiative donne la priorité aux auditeurs, qui doivent être soutenus par un cadre de compétences et des ressources clés telles que le modèle d’audit des ODD de l’IDI (ISAM 2024), et les cadres d’audit de la cohérence des politiques et de la LNOB. Elle a souligné la nécessité d’un engagement multipartite, facilitant l’impact de l’audit, et pour les auditeurs d’embrasser la complexité et de penser avec un état d’esprit orienté vers l’avenir, concluant avec un dicton Māori : “Nous sommes allés trop loin pour ne pas aller plus loin, nous avons trop fait pour ne pas faire plus.

Mme Shefali Andaleeb a réaffirmé l’engagement du KSC en faveur des ODD et du partenariat dans le cadre de l’initiative, en soulignant le rôle des groupes de travail dans la fourniture d’orientations et la promotion du partage des connaissances dans des domaines tels que l’audit environnemental, la lutte contre la corruption, l’audit des technologies de l’information, le big data, et la science et la technologie. Elle a souligné l’importance de la promotion et de la sensibilisation, notant que les ISC devraient non seulement effectuer des contrôles significatifs, mais aussi communiquer leur valeur aux parties prenantes et au public. Elle a également souligné le besoin de personnes ressources en tant que contributions en nature de la part des ISC. En conclusion, elle a exprimé son optimisme quant au partenariat IDI-KSC et au potentiel de l’initiative des auditeurs des ISC en matière d’objectifs de développement durable (SDG) pour renforcer l’autonomie des auditeurs et l’impact des audits des ISC.

Débat d’experts : Compétences et capacités des ISC et contribution à l’agenda 2030

Source : Journal de l’INTOSAI Journal de l’INTOSAI

Mme Yvonne James, directrice de l’ISC de Sainte-Lucie, a fait part des défis uniques auxquels sont confrontés les petits États insulaires en développement (PEID), notamment les ressources et les capacités techniques limitées. Elle a expliqué que la plupart des auditeurs de Sainte-Lucie sont formés à l’audit financier, ce qui pose des difficultés pour réaliser des audits de performance sur les ODD. Avec le soutien de l’IDI et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ISC a surmonté ces défis et a produit des audits percutants qui ont impliqué les parties prenantes et modifié les perceptions des ISC. Elle a souligné l’importance d’un partenariat avec des parties prenantes ayant une expertise dans le domaine concerné, et la valeur de l’intégration des voix de la communauté dans les rapports d’audit, facilitant ainsi l’impact de l’audit.

Dasho Tashi a souligné l’impact de l’audit des systèmes nationaux de santé publique forts et résilients (audit 3d) au Bhoutan, mené au cours de la deuxième vague du COVID-19, dans un contexte de difficultés telles que les fermetures d’usines. Il a expliqué comment l’audit a permis d’inclure les risques biologiques dans le système national de gestion des risques de catastrophes, qui se concentrait auparavant uniquement sur les catastrophes naturelles (glissements de terrain, tremblements de terre, inondations, etc.) L’audit a également favorisé l’intégration des politiques de santé dans les provinces et les ministères des différents secteurs de l’administration publique, amélioré l’interopérabilité des systèmes d’information sur la santé et établi des protocoles pour la gestion des corps décédés. Ces réformes ont considérablement renforcé la préparation du Bhoutan aux futures pandémies et catastrophes.

M. Sohel Saikat, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’est penché sur l’effondrement mondial des systèmes de santé au cours de la conférence COVID-19 et a souligné l’importance de renforcer la résilience de la santé publique dans le monde entier. Il a souligné l’interconnexion profonde de la santé avec d’autres secteurs de l’économie et de l’administration publique, notamment les transports, le commerce, le tourisme et le climat, tout en notant la faible priorité souvent accordée aux ministères de la santé dans de nombreux pays. Il a expliqué que le partenariat entre l’OMS et l’IDI lors des audits 3d a permis un développement structuré des compétences des auditeurs et a également contribué à positionner les ISC au sein des structures politiques nationales. M. Saikat a également souligné le rôle vital des femmes dans les soins de santé et la nécessité de donner aux travailleuses de la santé les moyens de participer aux processus d’élaboration des politiques et de prise de décision afin de garantir des systèmes de santé publique plus solides et plus efficaces.

M. Monjurul Kabir d’ONU Femmes a présenté le cadre d’audit LNOB, développé en partenariat avec l’IDI, en soulignant les défis liés à la lutte contre la discrimination intersectionnelle et à la garantie d’un accès inclusif au financement – des défis qui persisteront au-delà de 2030. Il a donné des exemples d’audits réalisés par les ISC de Géorgie et du Rwanda sur le genre et le handicap, soulignant la nécessité d’une approche pangouvernementale pour l’audit de la durabilité. Il a également noté que les ministères axés sur le genre et l’inclusion manquent souvent d’influence politique – à l’instar de ce qui a été mentionné à propos des ministères de la santé – mais que leur travail reste essentiel pour atteindre les objectifs nationaux et régionaux.

Mme Adriana Alberti, du DAES de l’ONU, a souligné que, dans la mise en œuvre des ODD, les mentalités sont aussi importantes que les compétences techniques et le savoir-faire pour aligner les comportements des fonctionnaires sur les objectifs politiques et débloquer l’efficacité institutionnelle. Elle a présenté les mentalités et le cadre de compétences développés par le DAES, notamment l’agilité, la pensée systémique, la collaboration, l’innovation, la prévoyance, la réflexion fondée sur des données probantes et l’empathie. Elle a également décrit les efforts de l’UN DESA pour intégrer ces compétences par le biais de la formation et de l’élaboration de programmes.

Dans son discours de clôture, Archana Shirsat a remercié tous les intervenants et les participants pour leurs idées et leurs contributions. Elle a réitéré l’importance de l’intégration, de l’intersectionnalité et de l’évolution des cœurs et des esprits. Elle a exprimé l’espoir que l’initiative de l’auditeur des ISC sur les ODD atteindra le même niveau de succès que les efforts précédents et a encouragé la poursuite de la collaboration afin de renforcer le rôle des ISC dans le développement durable.

L’événement était animé par M. Adriano Juras, directeur à l’IDI.

Source : Journal de l’INTOSAI Journal de l’INTOSAI

En savoir plus sur l’initiative des auditeurs SDG de l’ISC.

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